Le Circuit des Quatre cantons ne fêtera pas ses 40 ans.
La fête du vélo aurait pu être belle le samedi 9 mars. Mais coup de tonnerre, le Circuit des Quatre cantons, qui devait célébrer ses 40 ans cette année, n’aura pas lieu. Ses organisateurs, à leur corps défendant, ont été contraints d’annuler la course. Pour une histoire de… 8 mètres. Seulement huit petits mètres de route. Mais huit mètres situés sur la RD 779, entre Beaulon et Thiel-sur-Acolin, un axe classé « à grande circulation » par un décret du 3 juin 2009.
Un arrêté interdisant les manifestations sportives
Le hic ? Un arrêté interministériel, motivé par les départs en vacances prévus le samedi 9 mars, a été pris pour interdire, ce jour-là, les manifestations sportives sur ces routes « à grande circulation ». Jean-Marc Tardy, le président du comité d’organisation des Quatre cantons, ne décolère pas. Il dénonce une absurdité :
Notre tracé aurait emprunté la RD 779 sur 1 km, à la rigueur, j’aurais pu comprendre cette interdiction. Mais là, le parcours ne traverse la RD 779 que sur 8 mètres, fulmine t-il. On aurait pu trouver une solution pour assurer la sécurité. Malgré tout, l’Etat ne veut rien savoir. C’est vraiment du grand n’importe quoi !
Respectivement maires d’Yzeure et de Moulins, deux des vingt-trois communes traversées par la course, Pascal Perrin et Pierre-André Périssol « déplorent » la situation, eux aussi. La mairie de Moulins explique d’ailleurs être intervenue auprès de la préfecture pour trouver un arrangement.
Mais du côté de la préfecture, on rappelle qu’il ne s’agit pas d’un arrêté préfectoral, mais bel et bien d’un arrêté interministériel s’appliquant aussi, le 9 mars, à d’autres routes en France.
La préfecture mise en cause
Quoi qu’il en soit, Jean-Marc Tardy estime que la préfecture s’est montrée quelque peu légère sur le sujet : « L’arrêté interministériel a été pris le 27 décembre, souligne t-il. Mais je n’ai appris son existence que ce mardi (le 12 février), un mois et demi après, et seulement parce que j’ai pris la peine d’appeler la préfecture pour savoir où en était notre dossier. Si je n’avais pas téléphoné, elle ne m’aurait pas prévenu ! »
La course annulée
La mort dans l’âme, Jean-Marc Tardy explique qu’il est désormais trop tard pour retravailler un tracé de 170 km : « Organiser une course, c’est beaucoup de travail et beaucoup de temps. Et du temps, alors que la course doit avoir lieu dans trois semaines, nous n’en avons plus assez. Alors il vaut mieux tout annuler cette année ».
Antoine Delacou